Pourquoi protéger?

Principes directeurs de l'éthique de la recherche

Le respect de la dignité humaine est reconnu comme valeur centrale en éthique de la recherche et s’exprime par trois principes directeurs :

  • Respect des personnes

  • Préoccupation pour le bien-être

  • Justice


Ces principes directeurs complémentaires et interdépendants transcendent les disciplines et s’appliquent à l’ensemble des travaux de recherche. L’importance qu’il faut accorder à chacun d’eux dépend de la nature et du contexte de la recherche en cause.

Respect des personnes

Respecter les personnes, c’est reconnaître la valeur intrinsèque de tous les êtres humains et leur droit au respect et à tous les égards qui leur sont dus. Le respect des personnes s’applique aux personnes qui participent directement à la recherche en tant que participants et aux personnes qui y participent du fait que leurs données ou leur matériel biologique humain (qui, pour les besoins de la Politique, comprend le matériel lié à la reproduction humaine) sont utilisés à des fins de recherche. Il comprend le double devoir moral de respecter l’autonomie et de protéger les personnes dont l’autonomie est en développement, entravée ou diminuée. (EPTC2, 2021)

En pratique :

Un des mécanismes importants pour respecter l’autonomie des participants est l’obligation de solliciter leur consentement libre, éclairé et continu.

VOIR LE CONSENTEMENT

En bref :

Le respect des personnes s'applique aux :

  • personnes ou groupes participant directement à une recherche;

  • personnes ou groupes dont les données ou le matériel biologique sont utilisés dans une recherche.

En termes pratiques, le principe du respect des personnes se traduit par la façon dont le consentement des participants à la recherche est demandé.

  • En tenant compte de l'autonomie du participant dans la conception de la recherche.

  • En tenant compte des facteurs qui peuvent réduire l'autonomie du participant.

  • En tenant compte de la façon de respecter la dignité des personnes manquant d'autonomie. (Tiré du Didacticiel de l’EPTC2, 2021)

Préoccupation pour le bien-être

Le bien-être d’une personne réfère à la qualité de vie dont elle jouit dans tous les aspects de son existence. Il est fonction de facteurs tels que la santé physique, mentale et spirituelle, ainsi que de la situation matérielle, économique et sociale de la personne. La confidentialité et le contrôle des renseignements personnels sont également des facteurs contribuant au bien-être, tout comme le traitement du matériel biologique humain conformément au consentement libre, éclairé et continu de la personne qui en est la source. La recherche peut également avoir des effets sur le bien-être de certains groupes. Il se peut en effet que des groupes profitent des connaissances acquises grâce à la recherche, mais cette dernière peut également entraîner la stigmatisation de certains groupes ou une discrimination à leur égard, ou encore nuire à leur réputation. (EPTC2, 2021)

La préoccupation pour le bien-être signifie que les personnes chercheuses devraient s’efforcer de protéger le bien-être des personnes participantes et, dans certains cas, de le promouvoir.

En pratique :

Les personnes chercheuses doivent :

Fournir aux personnes participantes suffisamment de renseignements pour que ces dernières puissent évaluer convenablement les avantages potentiels et les risques de leur participation à la recherche. VOIR LE CONSENTEMENT

Tenter de réduire au minimum les risques associés aux travaux visant à répondre aux questions de recherche et veiller à ce que les personnes participantes ne soient pas exposées à des risques inutiles. VOIR L'ÉVALUATION DU RISQUE

En bref :

Les activités de recherche et les personnes qui les mènent doivent tenir compte des aspects suivants du bien-être :

  • la santé physique, mentale et spirituelle;

  • la situation physique, économique et sociale;

  • la vie privée et le contrôle de l'information personnelle;

  • le traitement du matériel biologique humain conformément au consentement de la personne donatrice;

  • l'effet possible de la recherche sur le bien-être des membres de la famille de la personne participante, de ses amis ou d'autres groupes.

Au bout du compte, c'est la personne qui décide si les avantages l'emportent sur les risques dans sa décision d'accepter ou de refuser de participer à la recherche. Pour aider chaque personne à prendre une décision éclairée, les documents de consentement doivent présenter un bilan exact des risques prévisibles et des avantages potentiels. L'information doit être présentée dans un langage et sous une forme permettant aux personnes participantes de la comprendre le mieux possible:

  • En tenant compte des incidences possibles sur la santé physique et mentale des personnes participantes, sur leur situation sociale ou économique et sur leur vie privée

  • En consultant les groupes qui pourraient être touchés par la recherche afin d'évaluer le risque d'effets négatifs, comme la stigmatisation et la discrimination

  • En éliminant les risques ou les réduisant au minimum

  • En maximisant les avantages

  • En communiquant de l'information exacte et accessible. (Tiré du Didacticiel de l’EPTC2, 2021)

Justice

Le principe de justice désigne l’obligation de traiter les personnes de façon juste et équitable. Pour être juste, il faut traiter toutes les personnes avec le même respect et la même préoccupation. Pour être équitable, il faut répartir les avantages et les inconvénients de la participation à la recherche de façon à ce qu’aucun segment de la population ne subisse une part excessive des préjudices causés par la recherche ou ne soit privé des avantages découlant des connaissances issues de la recherche.

La vulnérabilité est un facteur important dont il faut absolument tenir compte. Elle découle souvent d’une capacité décisionnelle limitée ou d’un accès limité à des biens sociaux comme les droits, les opportunités et le pouvoir. Historiquement, les enfants, les personnes âgées, les personnes étudiantes, les femmes, les personnes détenues, les personnes souffrant de problèmes de santé mentale et les personnes dont la capacité d’autodétermination est affaiblie figurent parmi les personnes ou les groupes qui peuvent se retrouver en situation de vulnérabilité dans le contexte de la recherche. Les minorités ethnoculturelles et les personnes qui vivent en établissement sont d’autres exemples de groupes qui ont parfois été traités de façon injuste et inéquitable dans la recherche ou qui ont été privés de la possibilité de participer à des recherches. Il peut être nécessaire d’accorder une attention particulière aux personnes ou aux groupes que les circonstances rendent vulnérables ou marginalisés dans le contexte de la recherche afin qu’ils puissent jouir d’un traitement équitable en recherche. (EPTC2, 2021)

En pratique :

Le processus de recrutement est une composante importante de la conduite juste et équitable de la recherche, autant pour les personnes qui participent directement à la recherche que pour celles qui fournissent des renseignements ou du matériel biologique pour la recherche.

La participation devrait être fondée sur des critères d’inclusion justifiés par la question de recherche. Elles doivent tenter de réduire au minimum les risques associés aux travaux visant à répondre aux questions de recherche.

VOIR L'ÉVALUATION DU RISQUE

En bref :

Dans le cadre de la conception de la recherche et de son évaluation éthique, il importe de tenir compte des questions suivantes :

  • Qui sont les personnes participantes? Pourquoi est-ce ce groupe et non d'autres?

  • Y a-t-il des groupes de personnes participantes qui sont surreprésentés ou sous-représentés en raison de leur situation de vulnérabilité?

  • Y a-t-il des mesures prévues pour traiter de façon juste les personnes en situation de vulnérabilité dans le contexte de la recherche?

  • Y a-t-il une relation de pouvoir déséquilibrée entre les participants et les chercheurs?

(Tiré du Didacticiel de l’EPTC2, 2021)